NOTE D'INTENTION
Le point de vue psychanalytique en filigrane
Le deuil
L’idéal. C’est l’image qu’on se fait d’une vie « parfaite ». Mais ce n’est qu’une image. Et quand on croit atteindre cet idéal, on ne peut que le perdre. On ne peut le vivre intensément ou simplement, parce qu’on ne vit pas une « idée ».
De la dépression au retour brutal à la vie
La perte de cet idéal crée une crise totale, une perte de ses valeurs, une victimisation autocentrée.
La vie nous apparaît alors cruelle, agressive. Mais elle est LA vie. On peut soit fuir et se blottir contre sa dépression, soit tenter de la dépasser, en affrontant parfois le monde autour, pour s’affirmer.
Le bonheur
En s’ouvrant à la vie, en l’acceptant avec sa laideur même, on se trouve soi-même, non plus en opposition mais en affirmation évidente, et on peut trouver, au bout, un bonheur qui se vit.
Deux comédiens pour jouer tous les rôles, un troisième comédien narrateur
Pourquoi ?
Pour signifier, sans le dire ouvertement, que la vie est un parcours personnel, un long apprentissage, parfois cruel.
De ce fait, peu importe qui joue « le rôle » de l’amoureux, du défunt, du directeur pressant ou du nouvel amoureux, Il ne s’agit pas de la personne, mais du personnage, du rôle que chacun donne à un inconnu.
Voilà pourquoi, un seul acteur jouera tous les hommes de la vie de Nathalie.
La vie ressemble à une pièce de théâtre, un roman que nous écrivons au jour le jour, en choisissant, dans la foule que nous croisons, qui seront les personnages de notre histoire personnelle.
Ainsi être heureux est accepter, en nous, chaque chose, comme les étapes de notre évolution personnelle.
Même si le destin n’est pas toujours une évidence.
Le travail d’acceptation est une voie effective vers ce bonheur, en retrouvant sa capacité à être heureux.
On vit, on lit parfois notre vie comme si elle devait couler de source, c’est pour beaucoup un idéal. Or, la vie est parfois cruellement tortueuse et douloureuse, comme un torrent brutal qui doit blesser avant de nous laisser trouver notre propre voie.
Évidence. Deuil. Place dans notre société de la femme belle, comme de l’homme laid. Une leçon de vie se dessine : chacun dans son parcours invisible a le choix de son destin, s’il sait deviner les croisements de toutes les possibilités qui s’offrent...
Deux comédiens joueront donc tous ces choix de vie.
Un troisième comédien sera le majordome, un person- nage fantomatique qui n’est pas que le narrateur de l’histoire. Il est le destin qui connaît la fatalité, mais qui s’en amuse, la commente avec une phrase cinglante, ironique et tranchante. Il est les mille et une voix de la société qui nous obligent. Pourtant son but est bien qu’à la fin, le bonheur triomphe, à condition que chacun choisisse son destin.
Pas de lieu fixe
L’image a un rôle déterminant. Comme un album de souvenirs qui se projettent sur le décor et nous évoquent nos histoires vécues.
La madeleine rappelle à Proust son enfance, une photo de pluie rappelle à Nathalie, son mariage heureux.
La mise en scène doit rester, comme l’indique toute la thé- matique éponyme, une vraie construction en délicatesse.
Mais, même si l’infrastructure de l’histoire est tragique, le ton, le talent de l’auteur avec ses phrases ciselées, la personnalité attachante des personnages, tout cela nous entraine dans une comédie romantique, drôle, touchante, presque trop évidente... Mais la vie n’est qu’une évidence...